Dr Jonas Latt bien voulu nous accorder un entretien pour parler de la place des technologies ouvertes, celles qui seront utilisées durant les ateliers Codez la science, dans la science d'aujourd'hui.


Dr Latt
est maître d'enseignement et de recherche à l'Université de Genève et membre du comité du centre de calcul Suisse CADMOS. Il a obtenu son doctorat à l'université de Genève en 2007 sur l'étude de la modélisation numérique des fluides, et poursuit depuis une carrière académique dans la Modélisation des dynamiques des fluides et le Calcul à hautes performances (il a reçu une nomination pour le prix Gordon Bell 2011 et remporté le prix Steve Orszag 2012 pour la modélisation de la Méthode de Boltzmann sur réseau). Il est aussi partenaire exécutif de l'entreprise FlowKit, qui fournit des solutions logicielles pour résoudre les problèmes industriels en dynamique des fluides.

Codez la science :  Bonjour Jonas, pouvez-vous nous dire comment vous êtes venu à utiliser des logiciels libres tels que GNU Linux dans votre travail de recherche ?

Dr Jonas Latt : Le logiciel libre s'est progressivement imposé en sciences au cours de mes études, car il proposait une gamme étendue d'outils pour améliorer la performance des calculs, que ce soit pour les compilateurs, le suivi de consommation de la mémoire mais aussi d'autres outils plus simples mais très utiles fournis par la communauté. A partir de 2000, Linux et d'autres logiciels libres étaient beaucoup plus accessibles et simples à utiliser qu'à leurs débuts.


Codez la science :  Et quelle est leur place dans le travail que vous réalisez aujourd'hui ?

Dr Jonas Latt : Les logiciels libres sont devenus incontournables, tous les scientifiques les emploient aujourd'hui même s'ils ne s'en rendent pas forcément compte. Faire du développement informatique aujourd'hui est bien plus simple : grâce aux réseaux sociaux pour développeurs tels que Github, tout un chacun peut contribuer activement en signalant des bugs ou en proposant des correctifs. Les scientifiques procèdent de la même manière, en améliorant par petites touches les outils qu'ils utilisent tous les jours, pour que tout le monde puisse en profiter sans limitations.


Codez la science :  Est-ce que l'université de Genève est elle-même directement impliquée dans la publication de logiciels libres ?

Dr Jonas Latt : L'université de Genève publie énormément par ce biais, notamment le framework (logiciel cadre) Palabos qui est utilisé pour la simulation et la modélisation de la mécanique des fluides. Cela permet à la communauté scientifique de collaborer librement, et de disséminer non seulement des papiers de recherches expliquant la théorie, mais aussi de distribuer des paramètres et des résultats de simulation de manière à prouver la méthode employée.
Je dirais que ce qui a énormément changé, c'est qu'il n'y a plus besoin d'être un spécialiste pour participer, que ce soit sur des forums, des réseaux sociaux pour développeurs comme Github, il ne faut pas hésiter à se lancer.



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